Arts Martiaux accessibles à Tous

Origines du Kali Eskrima


Guerriers Philippins

L'archipel des Philippines compte une grande diversité d'îles, de langages et de styles de combat régionaux.
Influencés par leurs relations commerciales avec la Chine et l'Archipel Malais, et par des vagues d'immigration, les différentes tribus locales développèrent très tôt des techniques de combat efficaces, comprenant le maniement d'armes variées, des percussions pieds/poings, des clés et de la lutte.
Cette efficacité devait s'illustrer lors de la résistance à l'envahisseur occidental, et notamment la défaite, et la mort, de l'explorateur Magellan lors d'un affrontement avec le chef Lapu Lapu. Ce n'est qu'à grand renfort de troupes et d'armes à feu que les colons espagnols eurent finalement raison des féroces philippins, aprés près de vingt ans de combats et de troubles.

Du Combat à la Danse, de la Danse à l'Art

Afin de faire régner l'ordre, les nouveaux dirigeants bannirent le port des armes et la pratiques des arts martiaux locaux.
Loin de disparaître, le Kali s'enfonça dans la clandestinité. A l'instar des esclaves du Brésil et de la Capoeira, les Philippins cachèrent leur art martial dans des danses rituelles. Dans les campagnes reculées, le père transmettait au fils. Et les Arts Martiaux Philippins (FMA, Filipino Martial Arts) restaient un réseau de styles divers et indépendants, partageant des influences et des contraintes communes. Bien sûr, ils ne manquèrent pas d'intégrer des éléments de l'art du combat de leur colonisateur, l'Escrime Espagnole.

Des espagnols aux américains

Quand les américains chassèrent les espagnols de l'archipel, et prirent leur place, ils furent à leur tour confrontés à une résistance féroce d'une partie du peuple philippin, déçu de cette opportunité ratée de retrouver enfin son indépendance.
Les marines subirent de lourdes pertes contre des rebelles armés seulement d'armes blanches. Ils durent s'adapter et adoptèrent le colt 1911 avec sa munition calibre .45, au pouvoir d'arrêt bien plus probant que leur ancien .38.
Peu à peu, les rues se pacifièrent, et l'Arnis Kali Eskrima, devint populaire jusqu'à faire l'objet de rencontres sportives au Stade de Manille.

La Seconde Guerre Mondiale

Lors du conflit, de nombreux philippins furent enrolés dans les troupes américaines. Ils s'illustrèrent particulièrement lors des affrontements dans la jungle où leur maîtrise de la guérilla et des armes blanches les rendaient d'une efficacité redoutable contre les soldats japonais.
De célèbres grands maîtres du Kali Eskrima actuel, ont ainsi pu mesurer leur art martial à l'aune du combat réel. Ce sera notamment le cas d'Antonio Illustrissimo, Eulogio et Cacoy Canete, John Lacoste…

Bruce Lee

Après la guerre, le Kali Eskrima restait confidentiel. Les migrants philipppins vinrent s'installer à Hawai ou en Californie, et continuèrent à pratiquer, sans pour autant transmettre en dehors des liens familliaux. L'Eskrima se dilua ainsi notamment dans la boxe 'anglaise', qui compta plusieurs surdoués d'origine philippine.
Il faut reconnaître à Bruce Lee et ses apparitions, deux sticks en main, dans Enter the Dragon ou Le Jeu de la Mort, d'avoir donné aux Arts Martiaux Philippins une exposition médiatique mondiale. Il avait lui-même découvert ces arts auprès de son élève et ami, Dan Inosanto.
Après la disparition de Bruce Lee, Dan Inosanto continua, et continue encore aujourd'hui, à développer le Jeet Kune Do, mais aussi le Kali Eskrima.
Aujourd'hui, le Kali Eskrima est très souvent associé à la pratique du Jeet Kune Do ou du Wing Tsun (art martial d'origine de Bruce Lee) dans les écoles, reprenant à leur compte l'exemple de Bruce Lee et Dan Inosanto.

Art Martial National

Parallèlement, enfin autonomes après des siècles d'invasion, les Philippines se cherchaient des symboles. Et c'est dans ce contexte que les Arts Martiaux Philippins commencèrent à se structurer, devenant officiellement un sport national. La WEKAF (World Escrima Kali Arnis Federation) fut fondée et des championnats du monde furent organisés.
Organisés, mais pas unifiés, les Arts Martiaux Philippins comptent toujours des centaines de styles différents parmi lesquels on distingue de grands courants comme le Pekiti Tirsia, Doce Pares, Balintawak, Lacoste…
Les forces de sécurité philippines, marines et forces spéciales, sont aussi entraînées dans les arts martiaux nationaux.

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